INTERVIEW

INTERVIEW 

  Notre force est de faire du conseil 
“Leading by Execution” 

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Ce que vous allez découvrir :
  • Quelles sont les deux priorités stratégiques de 2022 ?
  • Pourquoi les entreprises digital natives ont ringardisé les grands chemins directeurs à 3 ans?
  • Comment se fait-il que le Conseil chez Devoteam, autrefois agnostique, se fait fort aujourd’hui d’avoir des points d’entrée privilégiés chez tous les éditeurs technologiques ?
Selon le Gartner, les entreprises ne se dirigent pas vers un "new normal" mais plutôt vers un "no normal" - un environnement d'incertitude et d'ambiguïté. Pour démarrer l’année, j’ai souhaité rencontrer Laurent Chata, Partner Digital & Data chez Devoteam Digital Impulse, afin de savoir comment, en 2022, l’entité Conseil du groupe leader dans la transformation digitale aide les dirigeants à tourner cette incertitude en opportunités. Assurément par la data, dont on parle tant mais qui est parfois utilisé dans des projets qui n'aboutissent pas – ou n’est pas assez utilisé. Laurent Chata nous explique qu’il y a une autre voie, celle de la Data Strategy.
 
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Laurence Faguer :  Quel est le métier de Devoteam Digital Impulse ?
Laurent Chata :  En tant que cabinet de conseil en stratégie du groupe Devoteam, nous avons deux rôles : un rôle stratégique, celui d’engager les dirigeants de nos clients autour de leur transition digitale dans une optique Tech-driven ; et un rôle opérationnel, celui de rendre cette transition digitale opérationnelle avec des opportunités tangibles. Nous proposons d’accompagner la transformation en s’appuyant sur la force des doers au sein de Devoteam ou celle de nos partenaires.  Ayant la capacité d'embarquer l'ensemble des forces du groupe devoteam pour dérouler les opérations, nous structurons cette ambition de transformation et la rendons concrète. Notre force est de faire du conseil “ Leading by Execution ”.
 
 
Vous n’êtes pas le seul cabinet à vous prévaloir expert de la transition digitale… Que viennent chercher les C-Level dans les premiers échanges que vous avez avec eux ?
Laurent Chata : Nous ne sommes ni des généralistes, ni des spécialistes d’un métier, nous sommes des multi-spécialistes du digital. Vous avez sans doute vu la campagne de communication du groupe Devoteam "partner of the year" des plateformes cloud. C'est cette capacité de conseil et d'accompagnement factuelle et ancrée sur une connaissance fine des solutions que les dirigeants viennent chercher. Nous discutons avec eux de la nécessité de se transformer, via la technologie. Désormais aucun marché n'est épargné par la disruption apportée par des pur player digitaux. Outre une réelle opportunitée de développement, la transformation digitale devient une question de survie
 
De quelle manière aidez-vous les dirigeants ?
Laurent Chata : Nous savons dire à un client de quelle manière le digital va transformer, pas seulement son marché, mais sa société. Notre offre de services repose sur 4 grands piliers :
  • Digital Business & Product – La transformation des organisations, avec une vision produit
  • Entreprise Performance – La transformation autour de l'efficacité des opérations en utilisant les plateformes digitales
  • Data Strategy for Business - comment tirer profit du patrimoine Data de l'entreprise, quels usages ? Comment ancrer cette transformation de façon pérenne dans l'organisation
  • Next generation IT – Une proposition de valeur “ socle ” autour de la stratégie à mener par le Chief Information Officer (CIO) : que faut-il faire pour que ma DSI, mes stacks techno, ma stratégie Cloud, soient au service de cette transformation d’ampleur et soit au rendez-vous des attentes d’agilité, de time-to-market, de flexibilité, d’ajustement…?
 
Vous avez mentionné la vision produit dans le cadre des transformations d'entreprise. Être tourné produit, n’est-ce pas le propre de toute entreprise ?
Laurent Chata : Être Business-oriented n'est pas forcément avoir une vision produit.. Qu’est-ce réellement qu’un produit en 2022 ? A la base, un produit doit répondre à des attentes client. Mais cela ne suffit plus.
Pour nous, maximiser le business passe par un nouveau mode d’organisation - il n’y a pas une équipe produit qui crée le produit et qui ensuite disparaît ; l’équipe est pérenne et déploie une vraie stratégie produit pour non seulement répondre aux attentes à l'instant T mais faire évoluer le produit en fonction des attentes futures et de l'ambition de l'entreprise.
Un produit peut être tout à la fois une application, un service, un objet, et il va vivre sa vie. Le  jour  où je choisis de ne plus investir, c’est qu’il ne rencontre plus son marché, ou qu’il est remplacé par un autre. Nous définissons pour nos clients une stratégie Produit, un parcours expérientiel au travers de ce Produit, des studios pour les faire vivre réellement avec du continuous design ou de la connaissance client.  Et un produit ne se traduit pas nécessairement par du chiffre d’affaires, cela peut être de la reconnaissance, de la visibilité, envers l’utilisateur.
Prenons un cas réel
Laurent Chata : Absolument. Récemment un grand groupe d’assurance est venu nous voir : il avait mis en place une application mobile, en fait un extranet porté sur mobile. Mais il voulait l'utiliser pour vendre une nouvelle offre de service 100% digitale. Nous avons défini ensemble son ambition produit chiffrée, l'expérience que cet assureur voulait faire vivre à ses clients pour rendre cette ambition concrète et nous avons définis les solutions technologiques nécessaires, structurer le plan de développement de ce produit digital et mis en place l'organisation pour en assurer tout son cycle de vie, avec la gouvernance pour le ré-ajuster en fonction de ses performances lors de la rencontre avec son marché.
 
Vous faites allusion au bon fonctionnement, il y a aussi la bonne expérience utilisateurs qui semble clé
Laurent Chata : Dans le monde du digital, plus qu'ailleurs, nous n’avons pas le droit à l’échec. L'offre est tellement pléthorique que si l'expérience ne vous convient pas, ou pire, si l'application plante, il y a peu de chance que vous vouliez renouveler l'expérience. Vous allez tout bonnement désinstaller l'application… Le coût de ré-acquisition d’un client sur le digital est beaucoup plus élevé que dans le monde réel. Nous avons chez Devoteam les équipes techniques pour s’assurer que l’appli, par exemple, tienne la route.
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 “ L'offre est tellement pléthorique que si l'expérience ne vous convient pas, ou pire, si l'application plante, il y a peu de chance que vous vouliez renouveler l’expérience ”
  “ Nous sommes des consultants en transformation, et moins en stratégie ” 
 
Et vous dites que vous accompagnez la stratégie. Comment passez-vous de la stratégie à l’opérationnel ?
Laurent Chata : Ma fonction à moi n’est pas d’être un spécialiste, par contre je dois m’appuyer sur un écosystème de spécialistes internes au groupe, afin de donner le bon conseil à mon client : quelle technologie choisir, sur quelle(s) plateforme(s) être, quel cloud, avec quel(s) fournisseur(s) travailler ? Je suis le mieux placé car j’ai un ensemble d'experts sur les plateformes et une réelle reconnaissance du marché. Nous sommes des consultants en transformation, et moins en stratégie.
Nous sommes dans la mise en action – Lead by execution –  car nous sommes des doers. Notre mission ne s'arrête jamais à un plan stratégique, elle  continue sur la mise en exécution.
 
Ce volet  préconisation (plateforme, fournisseurs, etc…) est atypique dans le monde du conseil, qui a jusqu’alors revendiqué sa neutralité quant au choix des outils et fournisseurs.
En effet, L'activité conseil de Devoteam a eu par le passé un positionnement consistant à faire du conseil en transformation digitale qui se devait d'être agnostique. Ne surtout pas avoir de partenariat fort pour ne pas être juge et partie. Mais ce n'est plus que le marché attend de nous et nous avons pivoté. En tant que spécialiste de la transformation digitale, je me dois d’avoir des points d’entrée privilégiés chez tous les éditeurs. 
 
A quel moment intervenez-vous dans le “customer journey” d’un client Devoteam ?
Nous intervenons en collaboration avec nos collègues, qui nous introduisent auprès de clients installés. Il peut s’agir par exemple, comme première mission, de retravailler un schéma d'organisation ou de repenser un projet au travers du digital. Cette courte échelle en interne est possible car nos collègues font de l’excellent travail !
 
 “ La data est le digital d’il y a à 15 ans ”
De manière générale, quelles sont les grandes questions que les C-Level vous posent ?
Laurent Chata : Deux sujets reviennent régulièrement :
 
Comment puis-je utiliser le digital comme levier de croissance ? Comment faire plus ? Comment mieux connaître mes clients, comment rester en lien avec eux grâce au digital, notamment dans un contexte post-Covid où le consommateur se rend moins souvent en magasin, et demande aux retailers des services omnicanal ?
L’autre question, et c’était particulièrement vrai durant la crise sanitaire qui a obligé des groupes à réduire leurs investissements : comment le digital peut m’aider à faire au moins aussi bien en dépensant moins ?  
 
Et nous avons beaucoup de sujets autour du Move to Cloud. Comment aller chercher des économies, de la résilience, avec le Cloud.
Et sur le collaboratif, le New Way of Working. Comment arriver à gérer de l'efficacité avec mes équipes qui seront forcément à un moment à cheval entre le distanciel et le physique. Une question que nos clients nous posent régulièrement : “ Arrivez-vous à faire revenir vos collaborateurs ?
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 “Une question que nos clients nous posent régulièrement : “ Arrivez-vous à faire revenir vos collaborateurs ?”                                                                          Photo by Arlington Research on Unsplash
 
Quels grands enjeux voyez-vous pour 2022 ?
Laurent Chata : La création de nouveaux services en utilisant le digital. Ces derniers mois, tout le monde a eu à faire un achat sur internet, même les personnes qui ne le faisaient pas auparavant. Et tous types de produits sont concernés. On achète des tomates ou du poisson en ligne, alors qu’avant le consommateur voulait voir et toucher le produit.
La data. La data est le digital d’il y a 15 ans. Et pourtant, qui aurait dit, peut-être à part Laurent Letourmy  (ndlr: CEO Ysance, Head of Data Devoteam), il y a cinq ans ou dix ans, que la data allait prendre autant d’ampleur aujourd’hui dans les entreprises ? Les questions sont multiples. Comment utiliser la data pour mieux connaître mes clients, pour mieux gérer mes stocks, pour optimiser ma distribution, pour proposer des services additionnels, pour fluidifier des process ?
Autre question : comment utiliser la data pour automatiser des tâches récurrentes, redondantes. Il ne s’agit pas de supprimer des collaborateurs mais de mieux utiliser leurs compétences, afin que leur temps soit consacré à des activités à valeur ajoutée. Les activités de faible niveau étaient déjà externalisées ou faites différemment  le collaborateur.
Maintenant, imaginez que vous deviez conseiller votre meilleur ami, dirigeant, autour d’un café, en ce début 2022. Que lui diriez-vous ?
Laurent Chata : Dresser un cap digital et data et ensuite structurer une transformation, et diffuser cette culture digitale et data, par petit pas. La méthode des petits pas permet d’avoir des résultats rapides sur un projet de transformation d’ampleur.Il faut pousser l’agilité au maximum dans les organisations. Partout, les ruptures technologiques et des pure players viennent bousculer les marchés .il faut donc que tu puisses faire pivoter ta stratégie et ton entrepriseFonctionner par itérations. Ne surtout pas faire un schéma directeur inscrit dans le marbre, mais travailler sur une liste de sujets et d'initiatives, prioriser par valeur, les lancer, et ré-ajuster cette feuille de route de façon incrémentale, car dans 6 mois il y aura un nouveau sujet top prioritaire.Réussir à ré-allouer du budget en fonction de la réalité du terrain.Je lui demanderai ” Connais-tu tes clients ?  ” et qu’il me dira “ Oui, naturellement ! ” j’insisterai : “ Écoutes-tu vraiment tes clients ? ”. Car les attentes du client changent surtout avec la proposition de valeur apportée par les sociétés digital natives. Il faut absolument basculer sur un axe customer centric, et non business centric.Enfin, je ne pourrai pas ne pas le faire réfléchir sur un usage différent de toutes les informations qu’il récupère au quotidien… Comment utiliser cette matière brute pour faire mieux, pour faire différemment. Si lui ne le fait pas, un concurrent le fera.
 

POUR ALLER PLUS LOIN

 
Vous n’avez pu vous rendre à NRF ? La conférence close hier fut, après deux ans d’absence, une édition remarquable. Pas de magasins flashy, l’innovation se trouve dans les services digitaux, la Data, et les Opérations backend, dans la reconnaissance client - et collaborateur. Et dans la rapidité à innover !
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