Les semaines ont passé, si bien que vient le Courrier de novembre sans avoir écrit celui d'octobre :-)
Je suis tendue vers mon objectif de fin novembre, qui est de préparer assez de vêtements pour le salon à venir (Cousu de Fil Rouge, dans les Vosges), et le moindre imprévu (ils viennent à plusieurs en général !), me fait revoir mes priorités.
D'imprévu en imprévu, nous voici donc -déjà- début novembre.
C'est un peu compliqué d'écrire une sorte de bilan de ces semaines passées.
J'ai profité de chaque journée de ce soleil de début d'automne alors que sa durée témoigne de l'ampleur des dégâts et de l'ampleur de la tâche à venir.
Je me consacre plus et mieux à la création, cela me nourrit, et dans le même temps j'observe le monde aller dans des directions que je voudrai ne pas connaître.
Pourtant, j'ai cessé il y a quelques temps déjà de m'interroger sur l'utilité.
L'utilité de créer.
L'utilité du beau.
L'utilité de l'art.
L'utilité pour moi de continuer dans cette direction alors qu'on pourrait croire que le monde en prend une autre.
J'ai longtemps interrogé ça, douté, tourné la question dans tous les sens.
Mais j'ai pris ma décision.
J'ai décidé que c'était important.
Que cela faisait partie du plus important.
Que l'art, au sens large, était indispensable, qu'il était comme de l'oxygène pour le coeur et l'esprit de chacun.
Cette pensée, qui ne m'était pourtant pas étrangère, il m'a fallu du temps pour qu'elle m'habite vraiment. La partagez-vous ? Peut-être n'en avez-vous jamais douté ? Ou bien ne pouvez-vous pas y adhérer ?
Je vais donc continuer à faire au mieux pour présenter un joli alignement de petits vêtements d'enfants. Un joli dégradé de couleurs, deux dégradés, même.
Je vais faire de mon mieux pour proposer de la poésie à enfiler sur des petits pieds, de la poésie qui tourne, de la poésie toute douce.
Je vais aussi continuer à vous raconter la poésie de ce fameux soleil.
Comment sa course plus basse sur l'horizon au mois de septembre a offert une infinité de jeux d'ombres et de lumière.
Comment ces jeux ont habillé mes murs chaque matin, ma terrasse pendant que je cousais, mon carnet de peinture pendant que je m'entraînais.
Comment je me suis nourrie encore et encore de la merveilleuse élégance de la nature gorgée de lumière.
Alors pour ce mois de novembre, je vous souhaite de la lumière. De la lumière dans vos coeurs, dans vos intérieurs, dans le regard que vous portez sur les choses, sur les gens, et sur le monde.
A bientôt,
