Credit: Lizee

 INTERVIEW

 
CE QUE VOUS ALLEZ DÉCOUVRIR
  • Modèles d’économie circulaire : de quoi parle-t-on ?
  • Location, seconde main : quels sont les modèles gagnants ?
  • Fonctionnement des modèles, pour quel public, avec quels produits ?
  • Quel ROI ?
  • Comment démarrer ? Quelles sont les premières étapes ?  Quelles ressources, et comment impliquer les équipes ? Quel calendrier ? À quoi ressemble le déroulement du projet ?
  • Cas réel : We Play Circular de Decathlon
 
A LIRE POUR
  • Comprendre et maîtriser les modèles de ré-utilisation des produits
  • Savoir comment lancer son service de location en 2 mois
  • Éviter les faux-pas et viser une rentabilité quasi immédiate.
 
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Crédit: Lizee
 KEY TAKEAWAYS
  • Les jeunes générations considèrent la possession comme un concept du passé. Ils privilégient les modèles à-la-Spotify, l’usage plutôt que l’achat neuf.
  • Plus généralement, une frange de consommateurs, toujours plus large, ne se satisfait plus de dépenser 650 euros dans une tente utilisée 3 nuits par an, ou 230 euros dans une robe qui ne sera portée qu’une fois. Leur souhait n’est pas forcément de dépenser moins, mais de dépenser autrement.
  • Les marques le savent. Produire toujours plus n’est plus soutenable. La solution se trouve dans la ré-utilisation du produit.
  • Jusqu'à récemment, seuls les pionniers de la protection du climat - on pense immédiatement à  Patagonia - vendaient eux-mêmes des vêtements déjà utilisés. Mais ces deux dernières années, la revente ou la location opérées par des marques a fait son entrée dans le grand public.
  • Maintenant que les consommateurs peuvent acheter ou louer des articles d'occasion propres, contrôlés et sélectionnés directement auprès de certaines de leurs marques préférées, l’habitude se prend.
  • Mais comment faire ce shift, semble-t-il risqué et mobilisateur de ressources, lorsque l’on est une entreprise qui démarre d’une page blanche ?
  • C’est là qu’intervient la technologie - et particulièrement la data science - au service de la planète. Avec une plateforme Rental/Resale-As-A-Service comme Lizee, les marques et enseignes se créent leur propre shop multicanal de produits déjà utilisés, location et/ou seconde main. Un peu comme le loueur de skis au bas des pistes.
  • N’y a-t-il pas un risque de cannibalisation avec le neuf ? Cette cannibalisation existe. Et elle est souhaitable. Parler ici de shift n’est pas exagéré. Decathlon en opérant ce changement de paradigme - passer du neuf à la location dans le cadre d’un test - a mesuré que le modèle de la location est 3 à 10 fois plus profitable que le modèle actuel.
  • Bientôt sans doute, nous nous apercevrons que le chiffre d’affaires ne se fait plus sur un volume de production, mais sur la valeur d’un portefeuille de clients abonnés, qui arbitrera à sa guise entre neuf, seconde main et location. L’entreprise tournée vers les volumes aura changé d’époque.

INTERVIEW
 Anna Balez
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Bravo et merci aussi à vous Lizee, vous amenez des solutions concrètes, opérationnelles et une expérience précieuse quand on débute. Quels que soient les chemins empruntés par la suite, ça c'est fait, c'est utile et c'est concret
Yann Carré, Leader RENT Decathlon
 
 Qui navigue dans le retail français sait combien le groupe Decathlon est avare de compliments. Ce commentaire public de Yann Carré, “ Monsieur location ” chez Decathlon, m’a interpellé.
 
Dormir dans un sac de couchage qui a déjà été utilisé par d’autres ?
Decathlon est un des pionniers de la location. Revente, location et abonnement sont trois canaux encore inexploités qui pourtant vont connaître la croissance la plus forte ces 10 prochaines années. Rien que sur la revente, on prévoit une hausse de + 137 % à 3 ans - parce que les consommateurs recherchent le fun et la commodité.
 
Pas nécessairement le prix.
 
C’est ce que j’apprendrai au cours de cette conversation avec Anna Balez, qui a créé avec son co-fondateur et COO Timothée Emery Lizee, une solution As-A-Service de réutilisation de produits et de logistique inversée en marque blanche, la seule au monde à combiner Location et Seconde main dans une même transaction client.
 
Les marques vont changer leur façon de faire de l’argent. Il n’y a pas le choix “ m’affirme Anna Balez, à VivaTech, au milieu de technologies aux retombées aléatoires. La sienne est bien ancrée dans le monde réel. On l’écoute.
 
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Qui est Lizee ?
Lizee est une plateforme en marque blanche qui s’appuie sur sa technologie, son infrastructure et la data pour permettre à une marque ou une enseigne de se lancer facilement dans l’économie circulaire en déployant deux types de services de ré-emploie des produits : la location - courte durée, longue durée, avec des options d’achat - et la seconde main, en récupérant les produits détenus par les consommateurs via sa solution de reverse logistic.
 
www.lizee.co
Fondé à Paris en 2019
Mission : Rendre disponibles les produits As-A-Service, comme Deezer ou Spotify ont créé la Music-As-A-Service  
 
Pourquoi en parler ?
Nous le savons tous, le retail est devenu l’une des industries les plus polluantes. Mais le commerce en France représente 3,2 millions de salariés : le commerce est le premier employeur privé de notre pays. La RSE n’est tenable que si elle est rentable. Les nouveaux services d’économie circulaires doivent être rentables ou le devenir rapidement
 
 
Marques ayant déployé des services de location et/ou de revente au cours des 10 dernières années (à janvier 2022)
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Source : Lizee
 
INTERVIEW
 Anna Balez
 
Laurence Faguer :  Anna, entrons dans le vif du sujet et faites nous le pitch accéléré : pourquoi un retailer ou une marque doit entrer dans l’économie circulaire ? Et quel est votre argument ultime face à un directeur financier ?
 
Anna Balez : C’est très simple : nous savons tous qu’on ne peut pas continuer à faire du retail en produisant autant. La solution est la ré-utilisation d’un produit déjà utilisé, que ce soit au travers de la location ou de la seconde main.
Notre mission chez Lizee est de permettre aux marques et enseignes de mieux fabriquer, peut-être moins, et de réutiliser ces produits qui seront de meilleure qualité.
Notre plateforme Resale/Rent-As-As-Service - la seule au monde à offrir une solution complète de vente, revente et location au cours d'une même transaction client - leur permet de lancer leur boutique en 2 mois : nous nous occupons du plus dur, et ils voient dès les premiers jours la profitabilité du modèle.
De toute façon, les retailers n’ont pas le choix : en 2030 1 vêtement sur 5 sera vendu d’occasion, par abonnement ou en location. Deux fois plus que la fast fashion !

Et votre argument face au directeur financier ?
Un chiffre que notre client Decathlon a officiellement dévoilé dans le cadre d’un test : le modèle de la location est 3 à 10 fois plus profitable que le modèle actuel.
Impressionnant. Du coup, expliquez-nous en détail cette montée du recommerce. Qui est l’acheteur/acheteuse d’articles de seconde main en France ?
C’est une personne convaincue qui en redemande !  93 % des acheteurs et acheteuses de seconde main ont déjà acheté de la seconde main, que ce soit un vêtement ou un autre produit.

Et la personne qui pratique la location ?  D’ailleurs, est-ce la même personne ?
La location attire un autre profil, des personnes qui ne sont pas attachées aux objets, pour lesquelles l’accumulation ne leur apporte aucun plaisir. Et l’on ne parle pas de cas isolés. La possession est une valeur moins présente pour les jeunes générations, la génération Y étant le leader de ce mouvement. Pour moi, les générations suivantes vont demander encore plus d'offres de location. Elles sont déjà prêtes à le faire.
 
Dans la location, l’expérience doit être plus simple qu’un achat neuf.
Je suis toujours frappée, dans une boutique The RealReal, un leader américain de l’achat/vente de seconde main, de voir combien la clientèle est diverse, tant en âge qu’en style et - vraisemblablement - en niveau de revenus. Est-ce la même chose en France ?
Absolument. Le Boncoin est moyen/bas de gamme, tandis que Vestiaire Collective vend des chaussures déjà utilisées à 600 € – au lieu de 1000 € au prix fort.
La clientèle est diverse, mais elle favorise la même chose : la fonctionnalité. Les vendeurs de la seconde main et de la location le savent bien : tout est dans l’expérience. Il faut que l’expérience soit plus simple qu’un achat neuf. L’objet passe en second plan. Ce qui compte est la relation et la confiance que l’on a avec la marque ou l’enseigne proposant ce service. 

Est-ce que tout se loue ou se revend ?
Pour le moment, nous nous spécialisons dans les secteurs de l’outdoor ( matériel et vêtements ), de l’enfant ( jouets et vêtements ) et de la mode. Mais nous avons la conviction profonde que tout peut se louer et se revendre. 

Comment en sommes-nous arrivés-là ? Comment expliquez-vous cette montée du recommerce au détriment, si j’en juge par ces chiffres américains sur le secteur de la mode, des grands magasins et des chaînes spécialisées ?
L’infidélité. Moi-même, comme de plus en plus de personnes, je suis infidèle à mes vêtements. Les consommateurs ne voient plus l’intérêt de laisser dormir des belles pièces dans leur placard. Cela ne veut pas dire qu’ils ne choisissent plus de très belles pièces, ou qu’ils ne dépensent pas plus qu’avant. 

Vous voulez dire qu’un acheteur de produits déjà utilisés dépense plus qu’un acheteur de produits neufs ?
Oui, mais les marques ne le savent pas.

Je pensais que la première raison des acheteurs de seconde main était de dépenser moins. Vous nous dites que ces clients dépensent plus ?
Ils dépensent plus parce qu’ils s’amusent, qu’ils y prennent un grand plaisir. Et si je prends mon exemple, pratiquer la location me rend plus légère, dans le sens où mes achats ne se rajoutent pas encore aux immenses scandales humains dont nous entendons tous parler dans les pays où sont fabriqués ces produits.
 
Au lieu de fabriquer toujours plus, puis de faire 50% de réduction en pleine saison comme on le voit actuellement, ou de rogner sur la qualité, les marques vont changer leur façon de faire de l’argent. Il n’y a pas le choix. Elles doivent se concentrer de nouveau sur ce qu’est la marque, sur l’expérience qu’elle procure à ses clients, la manière dont ceux-ci parlent de la marque et la partage avec leurs amis. Heureusement, il existe des pionniers.
 
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Justement, qui sont vos clients ?
Des grands groupes comme Decathlon, H&M, Philips, Lerois Merlin, Petit Bateau, mais aussi de jeunes marques en forte croissance.  

Vous rencontrez beaucoup de CEOs à qui vous demandez de faire un véritable shift. Comprenez-vous que certains soient réfractaires ? 
Beaucoup de CEOs que je rencontre pensent que le marché est étroit, car eux même et leur entourage ne pratiquent pas la location. La réaction est compréhensible mais irrationnelle.
Je leur dit qu’au lieu d’attendre les cargos bloqués à Shanghai, il faut se rendre compte que les produits sont chez leurs clients. Les nouveaux champs de coton sont dans les placards de leurs clients. Il faut être honnête avec soi-même, on n'achète pas beaucoup de choses pour rien. Nous les femmes, par exemple, nous n’utilisons que 30% de sa garde-robe. 
 
Décorréler le chiffre d’affaires du volume de production est la clé de tout
 
Jennifer Hyman, la cofondatrice et CEO de Rent the Runway, affirme que la “ Fast Fashion is a rental business”.  Est-ce votre avis aussi ?
Fast Fashion et location procèdent du même comportement. D’ailleurs les marques d’entrée de gamme qui font de la location ont tout compris : elles restent dans leur promesse de base - fournir beaucoup de vêtements à faible prix - tout en activant le levier de la réutilisation d’un même produit. Décorréler le chiffre d’affaires du volume de production est la clé de tout. C’est rarement le cas.
 
Qu’est-ce qui bloque ?
Les KPIs et les bonus du CMO sont souvent dépendants des ventes. Donc on peut comprendre que cette personne n’ait pas envie de faire autre chose que de vendre du neuf.

Que faut-il alors ?
Il faut un CEO visionnaire qui ait le courage de dire à ses équipes : “ Désormais ce n’est plus le volume qui compte, c’est le nombre de clients ravis de l’expérience, qui parlent de la marque autour d’eux, qui ont envie de renouveler l’expérience, qui consomment moins de vêtement mais dépensent plus”. Il faut changer la donne. Tant que l’on continue à mesurer la performance sur le chiffre d’affaires liés au volume de production, on ne va pas y arriver. 
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COMMENT DÉMARRER ?  
LANCER SON SERVICE DE LOCATION EN DEUX MOIS
 
Quelles sont les étapes pour lancer son service de location avec Lizee ?
Dès la première réunion, nous réunissons toutes les directions impliquées, une douzaine, du marketing à la logistique, de la finance à la RSE, y compris la direction générale bien-entendu, et nous leur présentons une première version du site. Les personnes peuvent se projeter plus facilement et sont plus créatives.
 
Cela s’apparente à du team-building ?
Absolument. A la fin de la journée, nous donnons un calendrier, la roadmap, une première analyse des produits à utiliser, et toutes les Directions partent avec des devoirs : la logistique prévoit sa mise en stock, le marketing décide de son plan marketing, etc.
 
Et après ?
C’est là qu’intervient notre secret sauce – la Lizee Academy, une task force constituée de personnes qui sont dans le “ Comment ?
La Lizee Academy est un équipage d’experts internes spécialistes d’un métier - finance, fulfillment, RSE, comptabilité, juridique, data science, etc.
Chaque lundi démarrent des sprints : nous lançons une équipe sur un sujet spécifique, avec pour objectif de fournir un résultat le vendredi. Avec cette méthode, nous sommes capables de livrer un projet en deux mois.
 
Ces sprints sont-ils d'inspiration américaine ?
C’est la méthode de groupes ambitieux. Mirakl est sur ce modèle, Booking aussi, qui réalise un million de tests par jour, en laissant ses salariés tester sur le site en réel. Tester, mesurer, itérer. Beaucoup se revendiquent de cette démarche, nous prouvons en lançant des plateformes en deux mois que nous savons le faire.
 
Les données restent chez la marque ou l’enseigne, je suppose ?
Bien-sûr. Mais nous sommes capables de faire très facilement un benchmark pour notre client, à partir de données anonymisées. Nous savons lui dire que, pour telle qualité, le prix doit être celui-ci, où quel est le jour dans la semaine où la demande sera la plus forte, la durée moyenne de location, etc. Nous faisons gagner beaucoup de temps à la R&D de la marque. 
 
Lancer un service de location en deux mois semble court. Comment expliquez-vous ce délai si resserré?
La data. Chaque étape est fondée sur la data, avec une gestion de la donnée à la semaine. Au début, nous commençons petit : nous allons chercher l’idée la plus simple à mettre en place – même si cela consiste à s’adresser à un micro segment ou à se concentrer sur un seul produit – pour générer très vite le meilleur ROI, la meilleure marge. Grâce aux données collectées, nous adaptons immédiatement l’offre - le produit, le prix, la cible - pour obtenir rapidement des quick wins. 
 
Quelles sont les ressources nécessaires chez votre client pour la réussite du projet ? Nous savons combien les équipes sont déjà pressurisées…
L’approche est systémique : elle met en action tout le monde dans l’entreprise. Mais rassurez-vous, les équipes aiment faire partie du projet ! Pressurisées ou pas, les personnes viennent aux workshops et sont enthousiastes. Chez Leroy Merlin par exemple, elles nous ont dit combien se retrouver sur une initiative commune, porteuse de sens, était important pour eux. Le projet a été lancé en 3 mois. Ils n’avaient jamais vu cela, un projet d’une telle ampleur transformante qui se monte aussi vite dans un groupe d’une telle taille.
 
 
Logistique inversée
 
Interrogé sur le modèle circulaire, Benoit Fremaux, VP Retail et CPG chez Devoteam, m’avait expliqué que dans ce modèle CtoBtoC de seconde main, le client devenant le fournisseur de l’enseigne, qui lui achète des produits qu’elle revend à des clients, ses interlocuteurs  dirigeants considèrent que la mise en place de systèmes bouclés est très complexe. Comment résolvez-vous cet aspect ?
En effet, aujourd'hui la logistique sert surtout à envoyer des produits. Ce que devient le produit après, ce n'est plus l'affaire de la marque qui l'a produit. La mise en place de tout un système logistique pour la préparation du produit à la location et la gestion des retours est encore aujourd'hui un blocage pour les grandes marques. Tout ce qui sort de l'entrepôt reviendra un jour et devra être remis à neuf. Les entrepôts et les systèmes informatiques actuels ne sont pas faits pour cela. C'est notre proposition de valeur chez Lizee ! Nous avons un réseau de services entretiens et logistiques pour le nettoyage et le reconditionnement des produits de location et d'occasion.
 
 
Le magasin a-t-il un rôle à jouer ?
C’est même recommandé ! Des mètres carrés du magasin peuvent être utilisés pour stocker un petit nombre de produits prêts à être expédiés, ou pour assurer une réparation. Lizee installe sa technologie logicielle dans chaque magasin. Votre vendeur devient un "loueur" comme un magasin de location de skis.
 
PROFITABILITÉ
Les clientes n’attendaient que cela, 
dépenser dans la marque autrement, 
car la façon d’avant ne leur convient pas.
Avec la location, vos clients attirent-ils de nouveaux clients ?
Ils acquièrent de nouveaux clients mais ils arrivent aussi à re-capter des clients qui les suivent mais qui leur sont infidèles. Une enseigne comme Maje, par exemple, est très connue, beaucoup de jeunes filles suivent la marque, mais elles ne lui sont pas fidèles. Avec la location un rapprochement s’est opéré, très bénéfique pour la marque qui tout à coup est vue différemment. Les clientes n’attendaient que cela, dépenser dans la marque autrement, car la façon d’avant ne leur convient pas. Elles ne veulent pas dépenser 230 euros dans une robe qu’elles ne porteront qu’une fois. Pour fidéliser, nos clients se rendent compte qu’il n’y a pas mieux que l’abonnement et son système de paiement récurrent.

Parlons cannibalisation. Car c’est un des arguments que l’on doit vous avancer. Vos clients ont-ils pu mesurer que l’introduction de la location ou de la seconde main ne s’est pas faite au détriment des ventes dans le neuf ?
Il faut bien comprendre que nous entrons dans un modèle qui remplace l’autre. Oui, il y a cannibalisation, mais une cannibalisation vertueuse pour la marge des marques. Pour Décathlon, cela coûte moins cher de fabriquer une tente qui va être louée à 10 personnes que de fabriquer 10 tentes vendues à 10 personnes. 
 
LES MEILLEURES PRATIQUES
Avec quels produits démarrer lorsque l’on n’a pas encore de produits à réutiliser  ?
Au commencement, les invendus ainsi que des produits de collections antérieures, ou de la collection actuelle. L’analyse des données va montrer ensuite quels sont les produits rentables pour la location ou la seconde main. Une enseigne comme Decathlon, qui a démarré il y a 4 ans, sait les produits qui sont rentables, les matériaux qui résistent, ceux qui ne résistent, pour ne retenir que les produits qui sont assez durables, assez solides pour être réutilisés, 10, 15, 20 fois.
 
Location ou seconde main, quel service est le plus rentable ?
La rentabilité économique et environnementale est réalisée plus rapidement avec la location, pour deux raisons :
  • La location a le potentiel de faire tourner les produits un grand nombre de fois sur une période de temps très courte.
  • Chaque produit est identifié de manière unique, la marque n'en perdra donc jamais la trace.
Néanmoins, les 2 offres sont complémentaires : la location va de pair avec les ventes d'occasion, les offres test and buy ou les offres avec des durées de location courtes par exemple.

Quels sont les écueils à éviter ?
La technologie fonctionne, les consommateurs sont là. La seule chose que l’entreprise doit surveiller, c’est le trafic. il faut suffisamment de personnes qui soient au courant.

D’autant que la location, qui revient à de l’abonnement, est une démarche nouvelle pour une majorité de directions marketing
Ce sont en effet d’autres manières de communiquer. Mais c’est là aussi que nous pouvons les aider. Cela fait 10 ans que je travaille sur ce sujet de la location, j’ai testé énormément de choses, nous avons beaucoup de track record et de tips à partager.
Par contre, nous n’irons pas dire aux marques et enseignes ce qu’elles doivent faire en matière d’expérience, ce sont elles qui connaissent le mieux leurs clients.
 
Je suis curieuse… Quel est le meilleur canal pour communiquer ? Les réseaux sociaux ?
Détrompez-vous, c’est la newsletter. Un “veille outil”, qui a le mérite de s’adresser à toute la base client, des personnes qui connaissent déjà la marque.
 
Que pensez-vous des marques et enseignes qui rémunèrent le ‘take back” de produits utilisés par un bon d’achat valable pour du neuf. N’est-ce pas pousser davantage à l’achat ?
Il faut faire très attention. Un voucher doit servir à la seconde main ou de la location. Il faut que ce soit un cercle vertueux. 
 
Possédons dans le Métaverse et soyons plus léger dans le monde réel !
GEN Z, METAVERSE ET POSSESSION
Un dernier point à propos de cette notion de possession. Selon l’étude Ypulse, 32% des membres de la Gen Z  (nées à partir de 1995) dans le monde ont déjà acheté un produit virtuel. Cette génération "possède" donc des biens dans le metaverse. N’est-ce pas contradictoire ?
Dans le monde réel, on tend à moins posséder de choses, mais dans le métavers la possession a moins de conséquence en matière de bilan carbone. D’un point de vue environnemental, il est préférable de posséder des accessoires Gucci dans le métaverse que de posséder 15 paires de basket Gucci dans le monde réel. Possédons dans le Métaverse et soyons plus léger dans le monde réel !

 POUR ALLER PLUS LOIN 

 
Mon métier de Chief Retail Strategist indépendante est d'identifier aux U.S. des innovations Retail Tech pour aider des groupes français à les transposer avec succès. Parlons-en !
 
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